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Procession
à l'occasion du mariage
du Prince Shah-Shuja,
attribué à Bhola,
vers 1635,
Windsor,
The Royal Collection
(détail)
 

L'héritage de Bande Ali Khan
 
 

Bande Ali Khan donna ses deux filles en mariage à Zakiruddin Khan (1855-1922) et Allahbande Khan (décédé en 1926), petits-fils de Behram Khan, l'ancêtre de la famille Dagar. Tous deux étaient des chanteurs de dhrupad unanimement respectés et jouissaient d'une grande renommée.
Zakiruddin occupa une position importante à la cour du Maharana d'Udaipur tandis que son frère connut successivement celles d'Alwar et de Jaipur.
Zakiruddin, comme son fils Ziauddin Khan (décédé en 1947), également chanteur à la cour d'Udaipur, cultivaient en privé l'art de la bin.

Le fils de Ziauddin,
Zia Mohiuddin Dagar (1929-1990), consacra son existence à la bin qu'il fit découvrir et largement apprécier en Occident. Au début des années 60, en collaboration avec Murari Mohan Adhikari, neveu du célèbre luthier Kanailal de Calcutta, Zia Mohiuddin Dagar apporta quelques modifications notables à l'instrument afin d'en accroître les capacités timbrales.

Zia Mohiuddin Dagar, 1984

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La taille et le poids de cette nouvelle bin amenèrent Zia Mohiuddin Dagar à adopter une position de jeu semblable à celle qui est empruntée pour jouer la sarasvati-vina de l'Inde du Sud.

Son fils Bahauddin Dagar (né en 1970) poursuit avec talent l'oeuvre de son père.
Bande Ali Khan, qui était un fervent adepte du soufisme, fut aussi un musicien dont le charisme est depuis devenu légendaire. Ne prêtant guère attention aux règles strictes d'une société très hiérarchisée, il dispensa librement son enseignement et de nombreux musiciens, joueurs de sarangi, de sitar et même d'harmonium, comme Bhaiya Ganpat Rao, se pressaient autour de lui.
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Il s'établit à Pune avec sa seconde épouse, la chanteuse Chunnai Bai, autrefois la favorite du Maharaja de Gwalior et enseigna la bin à Murad Khan, Waheed Khan et Abdul Rheman Khan.

Murad Khan (à droite)
et son disciple Krishnarao Kholapure

Abdul Rheman Khan transmit son savoir à son fils Mohammad Khan Faridi dont l'héritier, Shamsuddin Khan Faridi (né en 1938), était il n'y a pas si longtemps, le seul binkar employé par l'institution radiophonique "All India Radio" de New-Delhi.


Musicien novateur et anticonformiste, Bande Ali Khan affectionnait particulièrement le chant khyal qu'il adapta à la bin, jusqu'alors dédiée uniquement au genre dhrupad.
C'est ainsi que Murad Khan propagea cette innovation peu orthodoxe à travers la province du Maharastra.

Mohammad Khan Faridi


Shamsuddin Khan Faridi, 1980

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Voir l'image en grand format (53 Ko)   Voir l'image en grand format (65 Ko) Hindraj Divekar, 1988

Aujourd'hui encore, la bin y est jouée sous une forme appelée khyal-baj (avec accompagnement de tabla) par Hindraj Divekar à Pune et Bindumadhav Pathak à Dharwar, tous deux perpétuant le "style" de Murad Khan.

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Bindumadhav Pathak, 1988 Anant Bedekar

L'aura de Bande Ali Khan fut très importante et parmi les nombreux musiciens qui reçurent son enseignement, certains transmirent à leur tour un savoir qui puisait aussi bien dans la tradition dhrupad que dans celle du khyal.
Anant Bedekar
(1921- ?), médecin et joueur de bin, reçut cet enseignement mixte de Laxman Rao Chavan, fils de Balvant Rao Chavan, l'un des disciples de Bande Ali Khan.
 
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